Emanuel Proweller

PL/FR

Né en 1918 à Lwow (Pologne)
Decedé en 1981 à Créteil (France)

Emanuel Proweller est né en 1918 à Lwow (à cette époque Lemberg), à la frontière entre la Pologne et lʼUkraine, dans une famille juive.

En 1939, à 21 ans, il expose sa toute première toile, signée Proweller – nom que la guerre et lʼantisémitisme ont vite effacé. Il continue à peindre, mais sous le nom dʼAnatol Wroblewski.
Puis, après un passage obligé dans lʼarmée rouge en tant que peintre et musicien de troupe, il signe quelques tableaux du nom dʼAbraham Alispector. Survivant de la Shoah, cʼest sous cette identité quʼil sʼinstalle à Paris en 1948 pour en finir avec ce double-jeu / je-double, récupérer sa personne, son « je » et redevenir sujet : Moi, Proweller, peintre. Il peint quatre ellipses jaunes, elles flottent sur un fond bleu de part et dʼautre dʼun axe de symétrie : premier autoportrait. La figure dans lʼabstraction.

Que cherche Proweller ? sʼinterroge Gabrielle Buffet-Picabia dans un article paru à lʼoccasion de la deuxième exposition personnelle de lʼartiste chez Colette Allendy en 1953. Peut-être la figure dans lʼabstraction ?
Non, cʼest dans la couleur quʼil y a de lʼespoir […] La couleur, par chance laissée en friche, peut être vraiment vivante, explique le peintre. Peindre cʼest le départ dʼun combat pour la vie. La couleur, qui au-delà de la géométrie et de lʼabstraction en vigueur dans les années 50, annonce lʼapaisement, la contemplation, une certaine joie, où la vie vaut encore dʼêtre vécue.

Proweller entre progressivement dans le vif du sujet, la figure remonte peu à peu à la surface de ses tableaux animés de bonheur : Fesses sur le banc et volubilis, Le Champ de lʼalouette, Nu renversé, Crépuscule dans la vallée, La première cigarette… Ce sont les mythologies personnelles du quotidien dʼun survivant, dʼun peintre resté vivant après la mort des siens.

Un juif polonais, nʼest pas un polonais. Il porte deux cultures en lui. Ça sʼoppose, cʼest comme une veste avec doublure, réversible, explique Proweller, on lʼinverse quand on veut. Dans ses peintures, sous lʼabstraction se cache la figure, derrière la figure transparaît lʼabstrait ; il suffit de regarder Les yeux de la Poupée, tableau qui annonçait déjà en 1949, une nouvelle figuration.


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