Exposition

36 rue de Seine
28.0401.06.2017
Project Room
Galerie Vallois
33 - 36 rue de Seine
Paris 75006 France

Taro Izumi

NIGHT LIE

Taro Izumi
Piscine (bleu, rouge, vert)
2017
3 caméras, 3 trépieds, 3 néons
Pièce unique

NIGHT LIE - Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
NIGHT LIE - Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
NIGHT LIE - Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
NIGHT LIE - Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
NIGHT LIE - Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
NIGHT LIE - Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
NIGHT LIE - Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
NIGHT LIE - Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois

« C’est en décembre dernier, à Paris, alors que je me trouvais sur les bords de la Seine en pleine nuit, que je me suis rendu compte que pour appréhender la vidéo, il valait mieux le faire de nuit. C’était un dimanche soir ; il y avait peu de monde, le vent soufflait et secouait les grilles métalliques des devantures de magasins. Des mouvements de rats étaient perceptibles, ils passaient à côté de moi dans l’ombre. Tous ces micro-événements créaient une atmosphère et je rodais, seul, à la recherche de ces « morceaux d’atmosphère » que je filmais tant bien que mal.

De jour, jamais l’objectif d’une caméra ne pourra égaler notre regard. Comme très souvent au cinéma, la vidéo est souvent utilisée de manière ambitieuse par les artistes pour essayer d’occulter la réalité ou tenter de la remplacer. Mais si l’on veut pleinement profiter de la mélancolie que l’on éprouve à ne pas pouvoir atteindre une chose, je conseillerais plutôt de filmer en déambulant en pleine nuit.

La vidéo permet de débusquer l’existence de « choses » similaires à l’aspect des étoiles visibles uniquement dans l’obscurité. Plus la ville et le paysage urbain (symboles de la réalité) semblent s’approcher des astres qui se fondent dans la nuit, plus les astres (qui ne semblent pas réels mais existent certainement ou ont existé par le passé) brillent. C’est en étant conscient de cette distance que je crée en utilisant la vidéo. On peut alors dire que la distinction entre l’arrière-plan et le sujet principal devient floue et s’inverse. À mon avis, il n’y a pas en vidéo d’arrière-plan à proprement parler – tel qu’il en existe dans la sculpture par exemple, où l’espace vide autour de l’œuvre souligne son relief, ou bien encore dans la peinture figurative, où le peintre peut mettre à distance l’arrière-plan afin de ne mettre l’accent que sur le sujet.

La vidéo est un médium relativement simple, qui coupe impartialement la réalité en deux. Je crois que l’un de ses atouts est de saisir, de capter le réel. Ainsi, j’ai pensé à mettre en avant ce qui demeure habituellement en arrière-plan de ce monde. Par exemple, des personnes qui seraient totalement intégrés dans un paysage urbain, perdues à l’arrière-plan d’une ville (comme un ciel étoilé devenu invisible en plein jour). Je souhaite mettre ces arrière-plans au premier plan, ceux qui existent mais qui sont inconsciemment effacés ; c’est ce regard-là qui est à l’origine des œuvres de cette exposition. Je pense que cette réflexion sur le regard est intimement liée à la vidéo, liée aux pensées de la nuit. »

Taro Izumi est un artiste singulier, un enfant terrible. Il se joue des codes de notre société comme de l’art. Son univers s’exprime par l’ironie, le jeu, la perturbation. Ayant exposé dans de nombreuses institutions au Japon et dans le monde, Taro Izumi présente jusqu’au 8 mai, au Palais de Tokyo, « PAN » sa première exposition personnelle dans une institution française dont le commissaire est Jean de Loisy. Pour sa troisième exposition personnelle à la galerie, nous sommes heureux de retrouver Taro Izumi dans une dimension poétique et intimiste ; depuis sa première rencontre avec Paris en 2008, il prend un malin plaisir à déambuler dans la ville et se l’approprier.


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